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« Il est indispensable de relancer la consommation de viande bio »

Philippe Sellier, président de la commission bio de l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev).

La consommation des viandes rouges produites en agriculture biologique a reculé en 2023 et au début de l’année 2024. Interbev, l’interprofession du bétail et des viandes, réfléchit aux leviers pour la relancer les achats.

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« Les résultats de 2023 de l’observatoire des viandes bio montrent un recul de consommation pour toutes les productions de viande rouge, regrette Philippe Sellier, le président de la commission bio de l’interprofession du bétail et des viandes (Interbev). Au début de l’année 2024, la dynamique à la baisse était toujours observée. Il semblerait que cela se soit stabilisé au début de l’été, mais rien n’est sûr. »

« Relancer les achats »

« Même s’il est difficile de prédire quelle sera la consommation dans cinq ans, il est indispensable de faire un travail de sensibilisation pour relancer les achats. Les tendances de consommation changent, et nous devons nous placer sur ces nouveaux marchés, notamment en RHD. Nous pouvons ainsi sensibiliser les élus locaux à l’utilisation de ces produits, en leur apprenant à changer leurs habitudes d’approvisionnement. »

« Les acteurs de la filière bio estiment que le facteur prix a principalement impacté la consommation, poursuit Philippe Sellier. Mais je pense surtout que l’ambiance inflationniste y est pour beaucoup. Dans l’esprit des gens, les viandes bio sont beaucoup plus chères qu’elles ne le sont réellement. Avant la crise du Covid-19, nous avions des consommateurs et je sais qu’ils sont prêts à revenir. »

« Nous avons juste besoin de rappeler l’importance du label et de son cahier des charges. Selon une enquête de l’Agence bio, 62 % de la population pense que le label Agriculture biologique s’apparente à du marketing, alors que c’est une réglementation européenne et française. Tout est dans l’information du consommateur, d’où la nécessité de lui rappeler les valeurs de la filière bio. »

« Les déconversions vers l’agriculture dite conventionnelle ne sont pas si importantes, car les éleveurs bio ne baissent pas les bras, insiste Philippe Sellier, président de la commission bio de l’interprofession du bétail et des viandes (Interbev). Le passage à l’agriculture biologique est un processus long. C’est pourquoi nous ne pouvons pas et ne devons pas balayer toutes ces années d’efforts de notre filière d’un seul trait. Il nous faut donc redonner de nouvelles perspectives aux éleveurs bio. »

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